Le Mirage F1 de l'association Les Ailes anciennes de Haute-Savoie porte le numéro de série 220.

Le Mirage F1 de l’association Les Ailes anciennes de Haute-Savoie porte le numéro de série 220.

Et de trois. Après être le propriétaire d’un Dassault Mystère IV-A (n°33) et d’un Fouga Magister CM-170, construit par la firme Aerospatiale-Potez, c’est un autre avion Dassault qui a rejoint le hangar des Ailes anciennes de Haute-Savoie, grâce à un prêt de la division “patrimoine et traditions” de l’armée de l’air. Le Mirage F1-CT n°220 porte les couleurs du régiment de chasse 2/30 Normandie-Niémen. Stocké dans l’entrepôt militaire de Châteaudun, en Eure-et-Loir, il est arrivé, par camion, le 6 décembre 2019 à Excenevex.

Financement participatif. Après le Mystère IV-A (en 2002) et le Fouga Magister (2007), c’est donc un troisième aéronef ayant appartenu à l’armée de l’air qui est venu rejoindre la flotte d’avions de collection de l’unique association haut-savoyarde de sauvegarde du patrimoine aéronautique français. Ce beau bijou, dont l’état est exceptionnel, ne serait pas arrivé dans son écrin d’Excenevex, une commune située au bord du lac Léman, sans la participation des contributeurs, lors d’une campagne sur le site de financement participatif Ulule.

Du F1-C au CT. Le Mirage F1-CT, dérivé du F1-C200 (un F1-C pourvu d’une perche de ravitaillement en vol), se voit équiper d’un télémètre laser (dispositif permettant de mesure la distance avec le sol), d’un nouveau détecteur d’alerte radar et d’un siège éjectable Martin-Baker MK10. A cela s’ajoute “un système d’éclairage compatible avec l’utilisation de jumelles de vision nocturne (JVN), absent sur Mirage F1-C, B et CR”, peut-on lire dans un ancien numéro d’Air de Champagne, le magazine d’information de la base aérienne 112 « Commandant Marin-la-Meslée », de Reims (Marne).

Le crash. 23 décembre 1966. Le premier prototype du Mirage F1 décolle de l’aérodrome de Melun-Villaroche (Seine-et-Marne). Aux commandes, René Bigand, chef pilote de la maison Dassault. C’est au bout du quatrième vol d’essai, que le monoréacteur, surnommé “la fléchette” par les pilotes de l’armée de l’air, atteint la vitesse de Mach 2. Mais un accident vient endeuiller cette campagne d’essais. Le 18 mai 1967, c’est au cours d’un vol à basse altitude et à grande vitesse, que les empennages horizontaux du prototype 01 se détachent “à la suite d’un phénomène de vibration divergent appelé flottement”, indique Dassault Aviation, sur la page “histoire” de son site Internet. René Bigand se tue près de Fos-sur-Mer, au nord-ouest de Marseille.

Plus de 700 exemplaires. Le Mirage F1-02, propulsé par un Atar 9K31, accomplira, lui, son premier vol à Istres (Bouches-du-Rhône), le 20 mars 1969, piloté par Jean-Marie Saget. Le “03″, équipé d’un moteur Snecma 9K50, s’envolera le 18 septembre 1969, tandis que le “04″, “doté de toute l’électronique de bord prévue pour la série”, décollera le 17 juin 1970, avant d’entrer dans une longue carrière opérationnelle. Le premier vol de l’avion de série n° 1 aura lieu à Mérignac (Gironde), le 15 février 1973, aux mains de Guy Mitaux-Maurouard, rappelle l’avionneur tricolore.

Plastron aux Etats-Unis. Puis, c’est en juillet 2017, alors que le chasseur construit à plus de 700 exemplaires est retiré du service, que l’on apprendra que la filiale du groupe américain Textron, Airborne Tactical Advantage Company (Atac) vient d’acquérir, à l’Etat français, 63 exemplaires, en vue de servir de plastrons pour entraîner les pilotes de chasse américains. La compagnie “entend remettre en état de vol 45 de ces 63 Mirage F1 CR/CT, les autres exemplaires devant servir de réservoir pour les pièces de rechange”, indiquait le site Internet Opex360.com.

Sauvegarde. Le Mirage F1-CT n°220 ne traversera pas l’Atlantique mais sera conservé sur le territoire français, confié aux Ailes anciennes de Haute-Savoie. Pour le bonheur de ses membres et de leurs visiteurs.

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