Historique du Mirage IIIE
Le Mirage IIIE effectua son premier vol le 5 avril 1961, puis est entré en service 3 ans plus tard, le 14 avril 1964 . Il bénéficiait de toutes les expériences acquises sur son prédécesseur, le Mirage IIIC. Il en conservait presque toutes les performances et les capacités. Il constituait une évolution majeure, un véritable aboutissement.
Le Mirage IIIE (E pour Electronique) disposait d’un tout nouveau système de navigation et d’attaque (SNA).
Les premiers appareils avaient été mis en service au sein de l’EC 2/13 “Alpes” de Colmar.
Mirage IIIE n°430 2-LM de l’EC 03.002 Alsace . Le nez du Mirage IIIE avait du être allongé de 30 cm pour recevoir le radar Cyrano II, on distingue la proéminence du système de navigation Doppler Marconi. Photo : www.histavia21.net, JP Martin.
La parfaite gestion d’un nouveau système d’ armes conduira à une grande polyvalence. L’intercepteur tout temps pouvait remplir toutes les missions : de l’attaque au sol au soutien aérien et à l’appui tactique, de la reconnaissance armée à la défense aérienne, jusqu’au rôle emblématique de vecteur nucléaire.
Son nouveau système radar Cyrano II ainsi qu’un radar Doppler de navigation efficace jusqu’à 1300 noeuds (environ 2400 km/h), lui permettait d’être au rendez-vous de toutes les exigences, aux plus basses, comme au plus hautes altitudes. Le vol fusée devenait une option presque standard.
Vue du scope radar, au centre de la planche de bord du Mirage IIIE. Photo : www.histavia21.net
Historique du Radar Thomson CSF Cyrano II
En juillet 1958, les ingénieurs CSF, menée par Guy Le Parquier, présentent une maquette qui comporte de réelles innovations : tube à entretien d’image, maîtrise du diagramme d’antenne, technique de refroidissement. Il s’agit d’un radar monopulse qui a l’avantage de mesurer, à chaque émission, le dépointage en site et en gisement et permet la mesure Doppler.
Ce radar connaît un grand succès, notamment à l’exportation et est fabriqué en un millier d’exemplaires.
Ultérieurement, le Cyrano III, à transistors et circuits intégrés, est conçu pour se substituer au Cyrano II sans modification de câblage, ni de présentation.
Afin d’obtenir une portée plus grande, de pouvoir traiter des cibles de grandes dimensions avec des points brillants très fluctuants, et d’effectuer le tir canon en aveugle, afin également d’assurer la poursuite automatique des brouilleurs et d’améliorer l’élimination des échos fixes, grâce au passage à la technologie numérique de la fin des années 1970, Il donne naissance au Cyrano IV qui équipe le Mirage F1 de l’Armée de l’air.
Très éloigné de leurs performances, et souffrant de nombreux défauts, le radar Cyrano II est néanmoins le précurseur des radars Doppler qui équiperont les Mirage 2000, de 1975 à 1990 et du radar à balayage électronique RBE 2 du Rafale.
Description du Radar Cyrano II
24 novembre 1967 ER 81 A B Mche 66/80305 N°292 M5062MAGIC
Le Radar Cyrano II embarqué sur le Mirage IIIE disposait de deux fonctions :
Fonction Air-air : d’une portée de 27 nautiques (environ 50 km) pour l’Interception à haute et moyenne altitude & la conduite de tir.
- Acquisition et verrouillage de la cible.
- calcul du tir en fonction de l’armement sélectionné : Missiles Matra 530, missiles MAGIC ou canons DEFA de 30 mm.
Fonction Navigation : Permet le survol à basse altitude ( 200 m environ ) de zones accidentées (relief montagneux) et indique les obstacles .
- Visualisation du sol avec une portée de 50 NM (environ 90 km)
- Découpe iso altitude, mode anti-collision, ou percée aveugle, portée de 15NM (environ 28 km)
Gros plan sur les cartes d’un Cyrano II. Photo : www.histavia21.net
Sources : www.ba102.fr, www.escadrilles.org, OMAERO COMITE POUR L’HISTOIRE DE L’AERONAUTIQUE études et recherches Tome 1