Au cours de l’année 1938, la société Mont-Blanc Aviation créée par Firmin Guiron s’équipe d’un élégant appareil quadriplace CAUDRON C635 Simoun de 180cv, le F-ANXD, rapidement remplacé par un appareil plus puissant et plus adapté, le Farman F199 au moteur Lorraine de 300cv immatriculé F-ALHG et baptisé “Le Faucigny”. Ce Farman, qui avait effectué un raid Paris-Madagascar en 1932, était équipé pour les vols en montagne et pouvait emporter six passagers.
Avec l’aide de la commune de Passy et du Conseil Général, la société Mont-Blanc Aviation développe ses activités : Baptêmes de l’air, vols touristiques, école de pilotage, voyages à la demande. Firmin Guiron effectue aussi des vols photographiques pour le compte du service géographique national et pour le ministère de la guerre, parfois à une altitude de 5000m, dépassant largement les capacités de son appareil. Il effectuera également du ravitaillement aérien, pour des refuges et pour la S.N.C.M au centre d’essais en altitude des moteurs aéronautiques, au Mont-Lachat, à 2077 mètres.

1939 : Firmin Guiron participe à des chantiers d’altitude comme celui du téléphérique du Col du Midi à près de 3600 mètres, où il transportera plusieurs tonnes de matériel et de vivres. Au cours de l’année, il pratiquera également le remorquage de planeurs avec le Potez 58 F-ALNZ.

Guiron fit son dernier vol commercial le 24 août 1939 avant d’être mobilisé le 2 septembre. Les appareils de sa société Mont-Blanc Aviation sont réquisitionnés par l’État, et Guiron les conduira lui-même à Étampes pour le Farman 199 et à Agen pour le Potez 36.  En tant que réserviste de l’Armée de l’Air, Guiron est affecté au convoyage de nombreux avions. La S.A.P. de Passy est dissoute et rejoint la section prémilitaire de Chambéry. L’activité du seul aérodrome de Haute Savoie cesse.

1940 : En janvier, Firmin Guiron est affecté à l’école de pilotage élémentaire nº 44, mais il cessera de voler en juin, lors de la débâcle de l’armée française. le terrain de Passy sera neutralisé par le creusement de profondes tranchées, par ordre du gouvernement de Vichy. Le terrain sera occupé par la suite par des troupes italiennes.

Le 19 août 1944, la Haute Savoie est libérée et le terrain de l’aérodrome est remis en service aussitôt. Il subsiste encore des accrochages à la frontière avec l’Italie, notamment à la Pointe d’Helbronner. Pour appuyer les troupes au sol du bataillon Mont-Blanc qui s’oppose aux Allemands, la 1ere escadrille du groupe d’aviation 1/35 est affectée à Passy.  En décembre, deux Morane 500 Criquet sont utilisés pour remplacer le Potez 43. (Ces appareils ne sont autres que des “Fieseler Fi156 Storch” Allemands construits en France dans les usines Morane pendant l’occupation). Les appareils ne sont pas armés, le passager-mitrailleur est donc obligé de tirer à l’arme de poing. Les hommes ne sont pas non plus équipés de parachutes. Outre le capitaine Firmin Guiron, les capitaines Pezan et Clavier, les sous-lieutenants Mallet et Lelandais, effectuent des missions de réglage d’artillerie et de harcèlement des positions allemandes, ainsi que des missions d’observation, emmenant à leur bord le lieutenant Marcel Borgeat, observateur pour le bataillon Mont-Blanc. Le soir, et entre les missions, les hommes fabriquent des grenades artisanales appelées “Gammon” qu’ils larguent sur l’ennemi.

Le 11 janvier 1945, bien que touché plusieurs fois par la flak, Firmin Guiron réussit à rapporter des photos prises derrière les lignes allemandes.

Le 17 février 1945, Firmin Guiron et Marcel Borgeat mènent, en deux vols, des attaques à la grenade sur une colonne ennemie qui essuya des pertes, ainsi qu’une batterie. Ces attaques seront menées sur le col du Géant, les Flambeaux, et le refuge Torino.  Le lendemain, Pezan et Borgeat renouvellent l’opération sur le refuge Margharita, le Mont Fréty et le refuge Torino, opération qui provoque encore des pertes allemandes. Ce même jour, Firmin Guiron prendra l’air pour ravitailler un poste en larguant par dessus bord, munitions et messages lestés. Les appareils, non blindés, reviennent toujours à Passy, mais criblés d’impacts de balles. Le 19 février, le refuge Torino est attaqué cette fois-ci par une patrouille de Spitfire qui n’est pas basée à Passy. Le lendemain, l’équipe de Passy récidive en dégageant des troupes au sol encerclées.

Le 28 février 1945, avant même l’armistice, la gestion de l’aérodrome de Passy est confiée à Firmin Guiron, avec effet au 1er avril 1945

Le 9 avril 1945, grâce aux observations menées par l’équipe de Passy, les canons de 75 Français, hissés au col du Midi, à 3800 mètres, touchent le téléphérique du Mont Flétry, privant ainsi les Allemands de ravitaillement. Ces derniers se replient dans la vallée et la bataille du Mont-Blanc cessera bientôt.
Les combats ayant cessé, Firmin Guiron s’en ira prêter main-forte plus au sud, au détachement d’armée des Alpes, et il effectuera des missions depuis Grenoble, Gap et Barcelonnette. Il sera nommé commandant de la 1ère escadrille à Grenoble Eybens, pour prendre ensuite en mains la base de Gap Tallard.
La bataille du Mont Blanc qui durait depuis septembre 1944, exigea des moyens aériens autres que ceux apportés par les Morane 500 Criquet. On notera un Potez 58, un Potez 60, des Douglas A24, Douglas C47, Bell P39 Airacobra, Martin B26 Marauder,..

De retour, démobilisé, à l’aide de son Potez 43 remis en état de vol, Firmin Guiron reprendra l’activité de mont-Blanc Aviation à Passy avec une école de pilotage, une base pour les vols touristiques du Mont-Blanc, et des baptêmes de l’air. En été, pendant plusieurs années, l’aérodrome est également le théâtre de stages de vol à voile et Guiron effectuera du remorquage de planeurs. Il s’essayera également au pilotage de planeurs. Il organisera ou participera à des meetings aériens, avec démonstration de voltige et baptêmes de l’air promotionnels.

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