Le 24 juillet 1890 à Divonne-les-Bains, naît René Vidart, petit-fils du créateur de la station thermale, le docteur Paul Vidart. Le jeune homme aisé est un amateur de sports à fortes sensations et un ami d’Antoine de Saint-Exupéry qu’il reçoit à Divonne. Il pratique le ski, le bobsleigh, la moto et l’automobile et mène de front ses études au collège de Genève.
Le suisse François Durafour et René Vidart chez Henriot en 1910.
A 20 ans, en juin 1910, René Vidart effectue son premier vol sur Henriot à Reims. 3 jours après, il est breveté N°133 et connaît un mois plus tard son premier accident à Lille, où il est blessé, et en décembre de la même année, il bat un record de vitesse sur 55 km.
Puis il enchaîne sans discontinuer vols, exhibitions et meetings. En juin 1911,son nom est connu dans toute l’Europe. Vidart s’illustre dans de nombreuses courses et circuits européens (premier de l’étape du circuit Paris-Liège et Calais-Paris).
En 1911, Divonne, sa ville natale, le fête pour sa victoire dans le Paris-Rome – c’est à cette performance que doit son nom l’hôtel Paris-Rome, l’ancienne demeure familiale. En août 1911, il gagne le meeting de Plan-les-Ouates (CH), effectue son premier atterrissage à Divonne, près de l’actuelle piscine municipale et bat le record d’altitude à 650 mètres au-dessus du village de Plan-les-Ouates.
René Vidart, grand vainqueur du meeting de Plan-les-Ouates, aux commandes du Deperdussin.
A 22 ans, Vidart est instructeur de vol. A Ambérieu-en-Bugey, il crée et gère sa propre école de pilotage. L’année suivante a lieu la création de la Société de navigation aérienne de Lyon et Ambérieu, dont il devient le directeur. En 1912 il effectue le vol Paris-Saumur, sur Deperdussin à moteur Gnôme (50 cv) et en juillet, un nouveau meeting à Divonne au cours duquel il réalise deux survols de Genève.
Il vient de se marier quand est annoncée la déclaration de guerre. En août 1914, Vidart éprouve une grande déception : il n’est pas retenu pour l’aviation et se retrouve mobilisé comme conducteur d’automobile. A la fin de l’année, il réussit à rallier l’Ecole de pilotage militaire d’Ambérieu et, l’année suivante, assure la défense aérienne de la capitale sur un biplan Voisin, armé d’un canon de 27 mm.
Nommé sergent il rejoint le front pour une mission aérienne de guerre sur un Nieuport. En 1915, il est affecté à l’escadrille d’observation de Belfort. En février de cette même année, il est grièvement blessé au bras, et devient directeur de l’Ecole militaire de pilotage de Pau.
A la fin de la guerre en 1918, amputé de son bras blessé, René Vidart est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Dix ans plus tard, il décède accidentellement dans sa propriété du Bourget-du-Lac ; Divonne organise des obsèques solennelles.
Un champ d’aviation à Divonne :
Dès 1911, on doit à Vidart l’existence temporaire d’un champ d’aviation à Divonne. L’aviateur avait jeté son dévolu sur un terrain situé sur la route de Crassy, près du pont des Quatre-Pierres, le long de la rue qui porte désormais son nom. Un meeting s’y tient le 6 août avec René Vidart et le pilote local Demaille. Vidart fut le premier aviateur à avoir survolé Gex et le deuxième au-dessus de Ferney-Voltaire.
Le 14 juillet 1912, René Vidart donne un deuxième meeting à Divonne et vole dans la région durant plusieurs jours. Le 26 septembre 1913, il survole Nyon à l’occasion d’une vente de bienfaisance. Le 2 novembre, il s’envole de Divonne pour le champ d’aviation de Collex-Bossy, où il reçoit une Coupe en argent, puis il survole la rade de Genève.
Hommages posthumes
Après sa mort, plusieurs hommages posthumes sont rendus à cet aviateur hors pair. En août 1935 est inauguré l’aérodrome qui porte son nom à Morez. Le 25 du même mois, à Divonne, a lieu un meeting aérien à sa mémoire, puis Divonne baptise une rue qui porte son nom. A son tour, Ambérieu lui rend hommage en baptisant une allée René Vidart.
Remerciements : à Laurent Védie, et à la municipalité de Divonne-les-Bains (Ain)
Crédits : Texte de Gérard Dous d’après les informations fournies par Alain Girod et l’association « Divonne, Hier et Demain ». Documentation tirée du site pionnair-ge.com par Jean-Claude Cailliez