Pilote d’origine péruvienne né à Paris en 1887, Jorge Chavez Dartnell dit Géo Chavez a mérité, au cours de sa brève carrière, le surnom de “Roi de l’altitude”.

Géo Chavez

Chavez a baptisé “Gypaète” son avion Blériot XI de 50 chevaux, du nom d’un rapace qui vit dans les montagnes. Alors qu’en Août 1909, Farman a tout juste atteint 155 mètres, le 8 septembre 1910,  à Issy-les-Moulineaux, Il établit le record d’altitude à 2.652 mètres et annonce aux amis venus le féliciter, son intention de franchir les Alpes.

Après la victoire de l’aviateur Paulhan dans la course Londres-Manchester, des promotteurs italiens proposèrent un un prix de 70 000 lires durant le meeting de Milan au premier pilote qui franchirait le col du “Simplon” (2009 mètres d’altitude).
Treize aviateurs relevèrent le défi. Les organisateurs en retinrent 5 dont 3 déclarèrent forfait. Restèrent en lice un américain d’origine hawaïenne, Charles Weymann, et un franco-péruvien, Jorge Chavez.
Athlétique et apparemment inpavide, il avait, deux semaines avant de tenter la traversée des Alpes, établit sur son Blériot XI, un record d’altitude à 2652 mètres. Il pouvait donc en principe franchir le “Simplon”, mais il lui faudrait se frayer un chemin contre le vent entre les pics déchiquetés qui s’élevait de part et d’autre du col.
Le dimanche 18 septembre 1910, premier jour de la semaine que devait durer la course, étant ferié en Suisse, les autorité de Brigue interdirent le décollage. Ce fut malheureusement le seule journée de beau temps et, pendant les quatres jours suivants, l’une des extrémités du col fut constamment bouchée. Chavez, qui était allé y faire tour de reconnaissance sur son Blériot, déclara à son retour : “L’appareil, c’est un joujou dans le vent.”
Weymann effectua trois tentatives sur son Farman, mais son carburateur gela à chaque fois et, le moteur manquant de puissance, il ne put s’élever assez haut. Quant à Chavez, après avoir reconnu le trajet en voiture, il devint franchement nerveux et confia à un ami : “notre matériel n’est peut-être pas encore mûr pour semblables excentricités !”

Jorge Chavez sur son Bleriot à Brigue, 23 septembre 1910.

Jorge Chavez sur son Bleriot à Brigue (Suisse), 23 septembre 1910.

La réponse fut donné le 23 septembre. Après avoir décollé du flanc d’une colline à Ried-Brigue aux commandes de son monoplan Blériot et suivi les gorges jusqu’au sommet du col, il le franchit et mit le cap au sud vers l’Italie en suivant l’étroite gorge du Condo, passant devant le Mont Leone (3561 mètres) et l’Hübschorn (3170 mètres). Du sol, on le voyait, accroché aux commandes de son appareil durement secoué.

Des alpinistes saluent Georges Chavez, premier aviateur à franchir les Alpes sur son monoplan Blériot.

Près de 40 minutes après son départ, la police suisse à Brigue reçut par téléphone des messages anthousiastes des autorités italiennes annonçant son passages au dessus de “Domodossola”, et l’imminensce de son atterrisage dans un champs à la lisière de la ville.

Chavez sur le versant nord, côté Suisse

Chavez sur le versant nord, côté Suisse.

Et puis ce fut la catastrophe, qu’un de ses amis rapporta en ces termes :”il allait se poser quant il aperçut une petite route qui barrait le terrain. Il remit les gaz pour franchir ce petit obstacle. Il se passa alors un phénomène qui me glaça d’horreur. Je vis soudain les deux ailes du monoplan s’aplatir, puis se coller le long du fuselage. Chavez se trouvait à une dizaine de mètres : il tomba comme un caillou.”

Les deux jambes disloquées, le thorax enfoncé, souffrant de graves contusion internes, Chavez s’accrocha 4 jours à la vie. Pendant ses moments de lucidité, on l’entendait murmurer en espagnol la phrases qui devint son épitaphe et la devise de l’aviation militaire du pays de ses origines : “arriba, siempre arriba” (“Plus haut, toujours plus haut”).

arriba, siempre arriba

Il décèda le 27 septembre 1910. Des monuments sont érigés à sa mémoire à Brigue, à Ried-Brigue et à Domodossola (1920).
La dépouille du pilote a été transférée en 1957 de Paris à Lima, dont l’aéroport international porte le nom (Jorge Chávez International Airport).

Sources : Wikipedia – collection “la conquête du ciel” des éditions Time-Life

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