En 1950, la guerre de Corée éclate : sur un fond de guerre froide, c’est l’heure du réarmement occidental, sous l’égide de l’OTAN. Il faut des avions de chasse, donc des pilotes, donc des avions d’entraînement. l’Armée de l’air décide de doter ses unités école d’un avion biplace à réaction.
Le 21 mai 1951, l’état passe une commande pour trois prototypes. L’avion est l’aboutissement d’études menées depuis 1949 par trois cerveaux : Robert Castello et Pierre Mauboussin chez Fouga pour le principe et la cellule et Joseph Szydlowski, directeur de la société Turboméca pour le propulseur léger, imaginé à une époque ou l’on cherchait à donner de plus en plus de puissance aux réacteurs.
Le planeur fouga CM 813 (Castello-Mauboussin) sert de base au projet. l’empennage classique en “T” est remplacé par un empennage en “V” pour permettre aux flux du réacteur placé sur le dos de pouvoir s’écouler.
Le 14 juillet 1949, le pilote d’essais de chez Fouga Léon Bourrieau effectue le premier vol du CM 8R13 n°01 “Sylphe”. L’avion est équipé d’un réacteur Turboméca Piméné de 90 kgp pour un poids de 420 kg, il dépasse la vitesse de 200 km/h. Les essais se poursuivent avec succès, et l’on construit un deuxième CM 8R13 “Sylphe”.
Puis sera construit le CM 8R9,8 “Cyclope” équipé d’un réacteur Piméné de 110 kg/p.
L’année 1951, marquera le début d’une suite d’étranges variantes à doubles fuselages, et empennage en “W”, dérivées du prototype CM 8R9,8 “Cyclope” : la série des Gémeaux.
L’idée était pour le moins originale : Un cockpit pour l’instructeur, et un pour l’élève pilote. Chacun disposant aussi de son “propre” fuselage. Ils serviront de bancs volants pour les réacteurs Turbomeca.
D’abord le Gémeaux I propulsé par deux réacteurs Piméné de 110 Kg de poussée chacun.
Le Gémeaux II, sera équipé d’un seul réacteur Marboré I de 275 kg de poussée.
Le Gémeaux III, équipé d’un réacteur Marboré II de 360 puis de 400 kg de poussée.
Le Gémeaux IV, équipé d’un réacteur Turboméca Aspin I de 200 kg de poussée.
Le Gémeaux V, équipé d’un réacteur Turboméca Aspin II de 360 kg de poussée.
Le 23 juillet 1952, Léon Bourrieau décolle enfin avec le dernier prototype, qui portera le nom de Fouga CM170R Magister 001. Ici, à sa sortie d’usine. Il n’est pas encore équipé de bidons en bout d’aile.
Le couple Fouga Magister CM170 et Marboré II est retenu comme avion école pour l’Armée de l’air et une centaine d’appareils est commandée à la société Fouga le 23 septembre 1953.
Le premier avion arrive à l’école de l’air le 6 juin 1956.
Une version “Marine” moins connue sera construite à une trentaine d’exemplaires : le Fouga CM175 Zéphir.
Il se différencie par un train d’atterrissage renforcé et surélevé d’environ 50cm, des verrières coulissantes, des appui-têtes pour les pilotes, une crosse d’appontage et… une ancre de marine sur les cocardes !
Le Fouga Magister à été produit à 916 exemplaires, dont 188 en Allemagne, 76 en Israël et 62 en Finlande. Il totalise plus de 2 millions d’heures de vol au compte de l’Armée de l’air et il aura formé plus de 12000 élèves pilotes.
Le Fouga Magister servit la Patrouille de France pendant 24 ans, jusqu’en 1980, en participant très largement à sa renommée. Son empennage en “V” et son panache firent le tour du monde, en émerveillant des centaines de milliers de personnes…
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8)
Le dernier Fouga Magister à été retiré du service en octobre 1996, après 40 années au sein de l’armée de l’air. De part ses lignes et ses qualités de vol il laissera un souvenir inoubliable à tous ceux qui l’ont approché.